Lundi 23 septembre 2013

Charmey -Plan Francey (Moléson)

18,4 km- 7h- dénivelés +1238m -617 m. Très beau temps.

Dès le départ nous descendons dans les gorges de la Jogne. C'est un chemin assez exceptionnel qui comporte de nombreux équipements et notamment des passerelles et des tunnels, je ne crois pas avoir emprunté d'autres tunnels créés pour et réservés aux piétons.

Le chemin domine la rivière par un à pic dans lequel mieux vaut ne pas tomber, il y a d'ailleurs de nombreuses balustrades pour prévenir les chutes.

Nous ressortons des gorges à proximité de Broc, il suffit de quelques détours et nous voilà en vue de Gruyère, haut lieu du tourisme et du fromage helvétique. Du Pont qui Branle (699 m) il faut grimper sur la butte où nous entendons parler russe, chinois, japonais, anglais etc... Je ne suis pas venu ici depuis 1972 mais les lieux qui ont traversé les siècles n'ont pas changé, la grande place centrale qui est en faite une sorte de rue qui aurait pris du ventre est toujours bordée de cafés et d'hôtels. Nous faisons un petit arrêt pour boire une Rivella. C'est une boisson désaltérante dont j'ignore l'origine et la composition mais à laquelle je trouve un petit goût de pomme assez agréable. A classer dans les spécialités suisses avec le sugus, le schweppes, la fondue et les röstis...

Nous téléphonons au refuge de Plan-Francey où nous espérons passer la nuit. Une dame me répond positivement mais me demande notre heure d'arrivée. Lorsque je lui dit que nous serons là vers 18h elle pousse des hauts cris, non elle s'en va vers 17 h 30 il faudra donc être là avant. Elle ignore tout du temps de marche depuis Gruyères et finalement je lui dit que nous serons là avant l'heure dite mais elle exige mon numéro de téléphone mobile au cas où !

Notre arrêt à Gruyère est donc finalement assez bref et nous repartons. Avant de monter en direction du Moléson il faut descendre sur la gare de Pringy, c'est l'affaire de 10 minutes et à partir de là nous ne faisons que de monter. Pour répartir notre effort nous avons une stratégie qui consiste à ne pas faire de pause casse-croûte avant d'avoir atteint l'altitude de 1000 m.

Finalement nous nous arrêtons au bord du chemin alors que nous sommes à 1065 m. Il ne reste plus qu'à s'élever de 470 m pour atteindre Plan Francey. Le chemin quitte le coteau pour les crêtes et finalement vers 15 h 30, Jacques qui est parti devant arrive le premier, je le rejoins quelques minutes plus tard.

Alors que nous pensions arriver dans un établissement modeste le refuge de Plan Francey (1525 m) est un véritable restaurant d'altitude, très bien situé sur un replat au pied du Moléson il peut servir plus de 100 couverts simultanément. Le self-service laisse supposer une bonne clientèle, il faut dire qu'un train à crémaillère monte jusque là depuis le village de Moléson-les-Gruyères et qu'un téléphérique prend le relai pour emmener les touristes au sommet du Moléson (2002 m) d'où la vue sur la Romandie et les Alpes françaises est exceptionnelle.

Aujourd'hui, malgré le très beau temps il y a peu de monde, nous sommes les seuls à vouloir passer la nuit ici. L'employée m'explique qu'elle va fermer l'établissement vers 17 h 30 mais qu'elle me donnera toutes les explications nécessaires et effectivement on m'indique comment allumer la gazinière et les lumières, où sont le fromage, le vin blanc pour la fondue, le pain, dans quel frigo prendre le petit déjeuner, etc.. Bref la maison est a nous et nous n'avons plus qu'à faire comme chez nous ! Comme nous comptons partir avant la réouverture nous payons d'avance et j'apprends comment cacher la clé...On nous fait totalement confiance, ce n'est pas très courant.

Juste avant son départ l'employée reçoit un coup de fil de deux VVTistes qui voudraient aussi passer la nuit ici. Je suis chargé de les accueillir et de leur donner la clé de leur chambre, je suis promu réceptionniste.

Effectivement nous voyons arriver a tombé de nuit nos deux cyclistes, deux jeunes partis de Stans près de Lucerne et qui iront demain à Montreux.

Nous admirons ensemble un très beau coucher de soleil.

Jacques mets la table pendant que je lance la fondue et nous nous attablons seuls dans un coin pas trop éloigné de la cuisine. Un peu plus tard les cyclistes qui ont trouvé un fond de gratin dauphinois à réchauffer nous rejoignent.